Andréa Gicquel, étudiante de deuxième cycle en éducation à l’UQAR et assistante de recherche pour le projet MultiNumériC, travaille présentement sur un projet permettant à des jeunes du primaire de mieux comprendre la réalité des Premiers Peuples, tout en développant leurs compétences numériques. Sous l'égide de la Chaire de recherche en littératie médiatique multimodale numérique, en collaboration avec Jean-François Boutin et Virginie Martel (UQAR), le rôle de Mme Gicquel est de soutenir Jean-François Mercure, l’enseignant d’une classe de sixième année du Centre de services scolaires de la Capitale, dans sa démarche pédagogique. La thématique des Premiers Peuples, choisie par M. Mercure, est le fil conducteur de ce projet qui durera plusieurs mois.

Dès le début de l’année, les élèves ont eu la chance de découvrir les cultures autochtones. En plus de l'enseignement donné en classe, les élèves ont eu accès à une bibliothèque multimodale, comprenant une bibliothèque virtuelle (composée de balados, vidéos, entrevues, caricatures, etc.) et une bibliothèque papier, sous la forme d’un coin lecture aux rayonnages bien garnis de livres sur et par les Premiers Peuples (bandes dessinées, albums, romans, articles, livres de recettes autochtones, etc.). Les élèves ont également rencontré Marie-Émilie Lacroix, membre d’une communauté autochtone et chargée de cours à l’UQAR, afin de vivre en sa compagnie l’exercice des couvertures. Cet atelier a permis de sensibiliser les élèves au vécu historique des peuples autochtones.

Dans un deuxième temps, les élèves ont entamé une démarche de création d’une œuvre numérique reliée aux Premiers Peuples. Pour ce faire, les enfants ont été pairés avec des étudiant·e·s du baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire de l’UQAR (du cours Utilisation pédagogique des technologies de l'information et de la communication en éducation, enseigné par Séverine Parent au campus de Lévis). Les étudiant·e·s universitaires supporteront les élèves dans la production de leur œuvre numérique, leurs connaissances techniques permettant aux jeunes de laisser libre cours à leur créativité. De plus, pour que les œuvres créées soient représentatives et respectueuses de la culture autochtone, les responsables du projet ont demandé à Marie-Émilie Lacroix d’agir comme commissaire d’exposition. Son objectif sera donc de venir porter un regard sur les œuvres afin de s’assurer que le message produit par les élèves concorde avec ce que les personnes provenant des Premiers Peuples désirent qu’on présente d’eux.

Le projet sera diffusé à l’école primaire St-Jean-Baptiste et entre les murs de l’UQAR si les conditions socio-sanitaires le permettent. Les œuvres prendront également vie dans le quartier des enfants, puisque des codes QR menant au site web hébergeant les créations des élèves seront affichés un peu partout dans la communauté.

Pour avoir plus d'informations sur ce projet de recherche, contactez Andréa Gicquel.

L'activité des couvertures de Kairos, créée en 1997, est un outil didactique expérientiel fondé sur une méthode pédagogique populaire participative qui explore les relations antérieures et contemporaines entre les peuples autochtones et non autochtones sur le territoire que nous appelons aujourd’hui le Canada. (Kairos)

Marie-Émilie Lacroix, animatrice de l'activité, la décrit ainsi:

Les gens embarquent sur une couverture qui représente l’Île de la Tortue avant la colonisation. Ces gens deviennent des autochtones durant une heure. C’est un jeu de rôle, parce qu’on leur fait vivre des situations qui ont été vécues. [...] Après, on fait un cercle de paroles dans lequel les gens nous disent comment ils se sont sentis en tant qu’autochtones et, maintenant, ce qu’on peut faire ensemble. (Ici Radio-Canada)

Pour plus d'informations sur l'exercice des couvertures, consultez cet article:

L’exercice des couvertures comme outil pédagogique pour mieux conscientiser les futures intervenantes et les futurs intervenants en travail social aux réalités autochtones

Une vidéo présentant l'exercice des couvertures lors d'un atelier donné au Collège de Maisonneuve est disponible dans le répertoire web Le monde en images.

Danielle Lussier, professeure à l’Université d’Ottawa et Métisse franco-manitobaine, enseigne la pédagogie juridique autochtone tout en montrant à ses étudiants et étudiantes des techniques de perlage.

Selon Mme Lussier, « le perlage, lorsqu’il est créé avec intention et utilisé comme dispositif mnémotechnique, peut nous permettre de construire des rapports avec des idées au travers de nouvelles manières qui engagent non seulement la connaissance de l'esprit, mais aussi la connaissance du cœur dans notre étude du droit d'une manière distincte, mais complémentaire à l'utilisation de la pratique du perlage comme enseignement ou pédagogie en classe. »

Sur son site Web, Le droit avec cœur / Law with heart, elle explique en mots et en images la façon dont le perlage permet l’inclusion des savoirs autochtones dans le cursus universitaire.

En plus de son site Web, il est possible de suivre Danielle Lussier sur X.